MINES DE CHARBON

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Secteur 7

La Houve: le secteur 7 exploité en décembre

Autorisées par le tribunal administratif de Strasbourg à exploiter le secteur 7 de La Houve, les HBL y démarreront, en décembre, l'extraction du charbon en veine Albert. De quoi mettre un peu de baume au coeur des mineurs malgré un retard de production de 350 000 tonnes sur les prévisions.

METZ. - L'annulation de l'arrêté du maire de Porcelette pris voici un an qui interdisait aux HBL d'exploiter le secteur 7 de La Houve a rasséréné les esprits. Par son jugement, le tribunal administratif de Strasbourg assure l'exploitation des veines Albert et Marie de ce siège jusqu'à l'horizon 2005. "C'est la confirmation du sérieux de notre dossier qui a été instruit dans le respect de la procédure", déclarent à l'unisson le président Bernard Jully et le directeur général François Bertrand.

Bref, les dirigeants des HBL sont confiants dans la nature des mesures de sécurité qui seront prescrites par le préfet de région après concertation avec la population. On peut imaginer que les recommandations faites par les experts et déjà en vigueur dans le bassin - construction d'une tranchée de décompression autour du réservoir d'eau, pose de sondages piezométriques - seront retenues.

Respect du calendrier oblige, le premier panneau en veine Albert entièrement découpé depuis un mois, sera donc attaqué en décembre, le chantier étant en cours d'équipement. "Depuis l'autorisation d'exploiter qui nous a été accordée le 31 juillet 1991, près de 200 MF ont été investis pour exploiter ce champ recelant 6 à 7 millions de tonnes de charbon", souligne François Bertrand en précisant que la production de La Houve sera maintenue à 1,5 million de tonnes/an avant de tomber à 500 000 t en 2005.

Chute de la production à 4,2 Mt en 1998

Ce jugement apaise les craintes pour l'emploi des syndicats de mineurs même si l'association de défense du patrimoine et de l'environnement de Porcelette n'exclut pas de déposer un recours en appel auprès du tribunal administratif de Nancy. De fait, les HBL qualifient d'"ir-ré-ver-si-bles" les options prises pour gérer le repli du charbon en bon ordre. L'année 1998 n'échappe pas à cette règle malgré un conflit social de 15 jours en février au lavoir de Merlebach qui s'est soldé par une perte de 150 000 tonnes de charbon.

Une satisfaction, l'exploitation d'un panneau de 700 000 t a repris en mai à la veine 2 à Reumaux stoppée le 13 juillet 1997 par un incident grave. Mais l'interdiction faite par les HBL d'injecter des colles à l'origine de certains échauffements dans les galeries a généré une baisse de production de 350 000 tonnes en raison des risques de chutes de toit. "Nous ne sommes plus en mesure de combler notre retard. Sauf incident majeur, l'extraction devrait osciller en 1998 entre 4,1 et 4,2 millions de tonnes pour un objectif de 4,6 millions de tonnes", explique François Bertrand en précisant que des essais d'injection de colles ininflammables sont en cours à Reumaux.

Renforcer la sécurité: objectif n°1

Ces incidents ont pesé sur le rendement fond qui à la fin des congés payés collectifs est tombé à 5 973 kg par homme et par poste à comparer aux 6 102 kg réalisés en 1997. "Notre objectif numéro 1 durant ce processus de fermeture des HBL en 2005 est de ne pas porter atteinte à la sécurité des hommes", fait valoir le directeur général. Pas question pour l'entreprise dont les effectifs ont fondu de 2 300 personnes en deux ans (1996-1997 inclus) de baisser la garde. A cet égard, les efforts déployés en matière de formation, d'appel à la vigilance, d'organisation, de méthodes d'exploitation ont porté leur fruits: le taux de fréquence des accidents de toute nature pour 1 million de postes est tombé à 160 au jour (227 en 1997) et à 280 au fond (295 en 1997).

La fonte des effectifs des HBL qui seront ramenés à 8 505 salariés à fin 1998 devrait atteindre environ un millier de personnes. Les modalités de départs sont réparties comme suit: 10% de départs naturels (retraites, démissions et mises en invalidité), 70% de départs en congé charbonnier de fin de carrière (45 ans et 25 ans de mines) pour lesquels le taux de réponse est supérieur à 80% et 20% de transferts d'agents à la centrale Emile Huchet à Carling qui ont opté pour le statut des IEG (industries électriques et gazières).

Le défi en 2005: reclasser 2 500 personnes

A la fermeture en 2005 des sièges, les HBL ont recensé 2 500 personnes ne relevant pas de mesures d'âge qui devront alors être reclassées. Le défi à relever est difficile car les reconversions sont limitées: 40 personnes par an dont une dizaine de créateurs d'entreprise bénéficiant jusqu'à la fin de l'année du doublement de la prime de départ portée à 500 000 F. "L'externalisation de nos activités offrant un potentiel de développement car viables (cokerie, laboratoire, maintenance, chemins de fer, immobilier etc.) devrait favoriser l'accueil de 1 500 personnes. En outre, 300 d'entre elles seront affectées durant 3 ans à la remise en état des sites", déclare François Bertrand, directeur général, en indiquant qu'une réflexion est menée au sein de Charbonnages de France pour la mise en oeuvre d'un système de portage dans les PME.

Cependant, la réindustrialisation du bassin minier a pris un coup de froid: 600 emplois aidés à créer sur 3 ans ont été négociés au 1er semestre. Le cap des 1 000 emplois aidés sera tout juste franchi en 1998 contre 1 415 l'an passé.

Michel PELLET.



07/08/2009
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